1.Le char de l’Aurore
Le motif central qui donne son nom à cette pièce, Le char de l’Aurore, représente Apollon musagète (conducteur des Muses) entouré des Muses et d’Éros, aux rênes d’un attelage formé de deux chevaux : Phaéton (Brillant) et Lampos (Éclatant). Le char est précédé d’Éos, la déesse de l’Aurore (son nom romain).
Dans la mythologie, dès la fin de la nuit, Éos se lève de son lit et de la rivière Océan, elle monte jusqu’au ciel pour annoncer aux dieux comme aux mortels l’arrivée imminente de la lumière dorée du soleil.
Ce motif est très inspiré d’une fresque de Guido Reni (1575-1642) réalisée pour le compte du cardinal Scipione Borghese, conservée au Pallavicini à Rome.
2.Éos
Éos (Aurore) est la personnification de la lumière du matin amenant le jour et par extension du jour lui-même. Fille des Titans Hypérion et Théia, elle est la sœur d’Hélios et de Séléné (le Soleil et la Lune). Épouse du Titan Astréos, ses enfants sont les Vents Zéphyr, Borée et Notos et les Étoiles Éosphoros et Phosphoros (l’étoile du matin ou Lucifer chez les Romains).
Sa figure a beaucoup inspiré les poètes, Hésiode, Ovide ou Homère. Ce dernier compare ses doigts à des roses, faisant ainsi allusion aux rayons roses du soleil au petit matin. Elle est donc représentée ici semant les roses qu’elle tient en bouquets.
3.Daphnée
Cette saynète illustre la métamorphose de la nymphe Daphné en laurier, contée par Ovide.
Apollon, dieu archer de la clarté solaire, ayant tué de ses flèches le monstre Python, s’en vante auprès de Cupidon (Éros) et prétend être meilleur que lui à l’arc. Pour se venger, Cupidon tire sur Apollon une flèche d’or qui le rendra fou amoureux de la première femme qu’il verra, puis décoche à Daphné une flèche de plomb qui la rend insensible à l’amour (1ère image).
En la voyant, Apollon tombe amoureux d’elle et la poursuit de ses assiduités : « Ô nymphe, je t’en prie, fille du Pénée, arrête, ce n’est pas un ennemi qui te poursuit. C’est l’amour qui me jette sur tes pas ».
Daphné poursuit sa course éperdue et supplie son père, le fleuve, de la sauver : « Viens à mon secours, mon père ! Si les fleuves comme toi ont un pouvoir divin, délivre-moi par une métamorphose de ma beauté trop séduisante. » (2e image)
Alors qu’elle devient arbre, Apollon affligé dit alors « Eh bien, puisque tu ne peux pas être mon épouse, du moins tu seras mon arbre. À tout jamais tu orneras, ô laurier, ma chevelure, mes cithares et mes carquois et ton feuillage restera toujours vert. »
4.Le Museion
Le Museion est le sanctuaire des Muses situé sur le mont Hélicon, non loin de la cité de Thespies, en Grèce. Il fut pillé par Constantin Ier et ses statues furent enlevées et placées à Constantinople.
Cette montagne tortueuse est la plus grande montagne de Béotie. Célébrée comme l’une des deux retraites des Muses, avec le mont Parnasse, elle culmine à 1748 mètres.
Pégase, que l’on distingue ici à droite, fit naître de ses roches la source Hippocrène, d’un coup de sabot.
La lyre, attribut d’Apollon depuis qu’Hermès la lui offrit, rayonne au centre du temple.
Pour rappel, Apollon est à la fois le dieu de la beauté, de la raison, de la musique et de la poésie. Il est également le dieu des purifications et de la guérison, mais peut apporter la peste avec son arc.
5.Hymne homérique à Apollon pythien
Les premiers exploits du dieu sont décrits dans l’Hymne homérique à Apollon pythien.
À la recherche d’un lieu où fonder son oracle, Apollon établit son temple à Crisa, après avoir tué le serpent femelle qui garde les lieux, la drákayna. La dépouille du serpent reçoit le nom de Python, « la pourrissante ». Apollon prend le titre de Pythien et sa prêtresse celui de Pythie.
Le dieu cherche ensuite un moyen de faire venir des prêtres à son temple pythien. Il aperçoit alors un navire de Crétois. Prenant la forme d’un dauphin (delphís), il les mène jusqu’à Crisa. Il se transforme ensuite en jeune homme et conduit les Crétois jusqu’au sanctuaire dont ils deviendront les desservants. Crisa prend alors le nom de Delphes.
6.Dionysos contre Apollon
Cette saynète pourrait représenter l’opposition entre le dieu chtonien (relatif aux enfers) Dionysos et le dieu ouranien (relatif au ciel) Apollon.
A gauche, derrière le coq, on aperçoit le soleil levant. A droite, il pourrait s’agit de Dionysos revenant d’Asie triomphant. En effet, la posture de ce cornac, barbu, semble peu conventionnelle. Il parait saluer de la main. Le second éléphant tient une coupe par la trompe et un rameau de pampre pousse derrière l’étrange équipage.
Tout comme Apollon, Dionysos est un dieu qui se manifeste par épiphanies (apparitions) : éternel voyageur, il surgit par surprise. Il se présente toujours comme un étranger, courant le risque de ne pas être reconnu.