Ce paysage dauphinois est très proche, par le thème et le traitement, de certains tableaux du peintre lyonnais Armand Balouzet, avec qui Victor Charreton travailla. Il est possible qu’il représente un marais des environs de Morestel (Isère). L’artiste a traité le même site dans Matin vaporeux, exposé au salon de Lyon en 1898. La comparaison des deux œuvres laisse penser que Marais le soir est légèrement postérieur, vers 1900-1902. Cette toile de très grande dimension a peut-être été réalisée pour figurer au Salon. C’est, en tout cas, un thème qu’il affectionne à cette époque puisqu’il expose aussi Crépuscule au vieil étang, à Lens, au salon de Lyon en 1902.
Après une série de paysages sombres et denses, Charreton s’ouvre aux grands espaces. La touche est fine et la gamme colorée, encore réduite, est largement dominée par le noir qui recouvre malheureusement quelques apports subtils dans le traitement de plaine et du grand arbre. A cette époque, Charreton n’a pas encore vendu son étude d’avoué pour se consacrer à la peinture, mais l’on commence à reconnaître ses qualités artistiques puisqu’il obtient une Troisième Médaille en 1900 au Salon de Lyon.