Armande

Histoire du tableau

Au printemps 1936, Victor Charreton, fondateur du Musée de Bourgoin-Jallieu, et son ami Laurent Badin, président de la Société des Amis des Arts depuis 1933 et associé dès le début au projet de la création du musée, se rendent à une exposition de portraits féminins de Marie Laurencin organisée par la galerie Rosenberg, à Paris. Ils sont séduits, rencontrent l’artiste dans son atelier et achètent Armande  pour le musée au prix de 1550 francs. L’artiste confie qu’elle consent ce prix avantageux car sa mère aimait se rendre à Bourgoin sans jamais l’y avoir emmenée. Laurent Badin achète le même jour le pendant d’Armande pour sa collection personnelle, un autre portrait féminin dont le prénom reste inconnu.

Le style Laurencin

Le style de Marie Laurencin, empreint d’une grande douceur,  a parfois été critiqué pour sa mièvrerie.

Ses deux thèmes favoris sont les jeunes femmes et les animaux, peints dans une palette de couleurs tendres et pastels, où dominent les roses et les bleus.

Ses  personnages féminins, élancés et vaporeux, aux yeux de biches (hommage aux yeux de sa mère), au regard mélancolique, à la pose gracieuse, parés de plumes ou de perles,  paraissent irréels, éternellement jeunes, et évoquent un monde féérique et enchanté. Les visages sont dépouillés de tous détails inutiles, et gardent ainsi la fraicheur de l’enfance.  Marie Laurencin peint un univers de petite fille, un univers idéalisé, pur, simple et élégant.