Impression au rouleau de cuivre gravé en creux

En 1783, l’écossais Thomas Bell dépose le brevet d’une machine à imprimer les étoffes munie d’un rouleau de cuivre gravé en creux. La gravure des rouleaux se fait d’abord à la main au burin, comme pour les plaques de cuivre. Mais son coût en temps et en main-d’œuvre ne permet pas à la gravure manuelle de répondre pleinement à la demande. En effet, il faut six mois aux meilleurs graveurs pour réaliser un rouleau.

Cependant, avec l’apparition de nouvelles techniques de gravure qui facilitent la préparation des rouleaux, vers 1800, l’impression sur machines à rouleaux de cuivre prend son essor. Elle se cantonne rapidement à l’impression de grands motifs d’ameublement, où le dessin répété sur la toile occupe toute la largeur du rouleau.

Les creux se remplissent de couleurs par contact du rouleau gravé avec un rouleau encreur qui tourne dans la pâte d’impression placée dans une cuve (la bacholle). Les couples rouleau gravé/rouleau encreur sont disposés soit horizontalement sous un cylindre presseur, soit le long d’une plaque verticale. Le tissu transporté par un tapis est comprimé entre les différents rouleaux. Chaque couleur du motif final correspond à un couple de rouleaux.

La machine fonctionnant en continu permet l’impression de 5000 mètres de tissu par jour. C’est un gain de temps considérable par rapport à la planche de cuivre qu’il remplace : netteté du dessin, simplicité des raccords, rapidité d’exécution. Pendant longtemps, les deux techniques restent cependant mêlées, comme dans la fabrique d’Oberkampf à Jouy-en-Josas. Ce n’est qu’après la découverte des colorants synthétiques et le perfectionnement des machines à rouleaux modernes que cette pratique disparaîtra du domaine industriel.