Le tissage, inventé à la Préhistoire, n’a pas changé dans ses principes de base depuis des millénaires : des fils, d’origine naturelle ou chimique, sont entrecroisés pour former des tissus.
Technique de base du tissage
Le tissage est l’opération qui consiste à croiser, suivant une fréquence bien définie, des fils de chaîne (verticaux) et des fils de trame (horizontaux). Les modes d’entrecroisement des fils s’appellent l’armure. Il existe trois armures fondamentales : la toile, la plus ancienne et la plus simple des armures, le sergé et le satin. Toutes les autres armures sont dérivées d’un ou de plusieurs de ces types-là.
Il est également possible de réaliser des motifs par tissage, soit par effet de trame, soit par effet de chaîne, soit par des armures différentes du fond. Le tissu est alors dit façonné. La Chapelle du Musée en présente de magnifiques exemples.
Métiers à tisser
Les premiers métiers à tisser rudimentaires utilisés plusieurs milliers d’années avant J.-C. étaient composés d’une structure verticale et horizontale très simple. Des contrepoids maintenaient la tension des fils de chaîne et facilitaient ainsi le croisement avec les fils de trame. Depuis cette époque, l’industrie du textile n’a cessé de se développer, avec la création de nouvelles machines qui simplifie le tissage grâce à un système entraînant le soulèvement d’une partie déterminée des fils de chaîne créant un espace vide (ou foule) et permettant au fil de trame d’être tiré ou jeté en une seule fois.
Il existe deux types de métiers à tisser :
- les métiers à bras, actionnés manuellement par une ou plusieurs personnes, comme le métier à la tire chinois présenté dans la Chapelle ;
- les métiers mécaniques, entièrement automatisés, comme les métiers à tisser Diederichs 7 700 ou CRK4B. Ceux-ci exécutent les quatre opérations suivantes de manière automatique et synchronisée : la levée et l’abaissement des cadres qui contrôlent les fils de chaîne, le lancement de la navette qui propulse le fil de trame dans la foule, le tassement des fils tissés au moyen du peigne et l’avancée progressive de la chaîne pour permettre un tissage en continu. Imaginés à la fin du XVIIIe s., les métiers mécaniques ne se développent qu’avec l’arrivée de l’électricité au début du XXe s.,
Mais malgré les progrès techniques, le fonctionnement de base est toujours resté le même depuis des siècles : le métier à tisser fixe les fils de chaîne selon la tension désirée, tout en permettant le passage des fils de trame entre eux.