La technique de l’imprimé à la plaque de cuivre, utilisée ici par la célèbre manufacture Beautiran de la région bordelaise, a été l’une des premières techniques d’impression implantées à Bourgoin, dès 1780 avec l’usine Perrégaux et Pourtalès.
Ce lit, représentatif des goûts de l’aristocratie du XVIIIe siècle, complète les collections et les connaissances du musée sur l’impression à la plaque de cuivre en permettant un parallèle avec le lit en niche imprimé par Perrégaux et acquis au début des années 1990. Richement garni, il a certainement été confectionné à la manufacture : la toile est imprimée par garançage et d’un rapport de dessin conséquent avoisinant le mètre.
Les motifs particulièrement grands et chargés en couleur reprennent le thème du Char de l’Aurore, inspiré de la composition de Guido Reni au Casino de l’Aurore du palais Pallavicini de Rome, sujet qui connut un grand succès. Parmi les autres sujets imprimés, on retrouve Apollon et Daphné d’après Le Bernin et un temple à la musique inspiré du temple de la Sybille à Tivoli.
Deux chefs de pièce partiels attestent de la fabrication en région bordelaise et renseignent sur la date de réalisation de la pièce. Ce motif fut également imprimé par la Manufacture Petitpierre et Cie à Nantes.
Structurellement, il s’agit d’un lit « en housse » c’est-à-dire que le châssis de son ciel de lit n’est pas en bois apparent. Sa garniture, matelassée et piquée sur une doublure de toile blanche, comprend le ciel de lit entièrement recouvert sur l’intérieur et l’extérieur avec découpe en accolade et ganse de taffetas, le fond de lit, les deux bonnes grâces et la courtepointe.